Pensées et rêves ...

Shimizu Megumi.
Elle qui a toujours aimé l'anonymat …
Toute l'île doit connaître son nom. Et pourquoi ? Pour la simple et bonne raison que la demoiselle a reçu, du grand, Ô très grand, Benjamin, les pouvoirs de Contrôleur de l'air. Et depuis ce jour, ce fut la catastrophe. Entre temps, elle avait perdu son père au sens propre et son frère, car il était parti parmi les … humains. Enfin passons sur les détails profonds de sa vie. Megumi était allongée dans l'herbe à contempler le ciel. Elle devait arrêter de penser à son passé. Car, quand elle pensait à son passé …

Premièrement, elle repensait à son père. Le seul adulte pour qui elle avait eu réellement de l'affection, la personne qui la connaissait mieux que les autres. … Et qui est morte trop tôt. En donnant toutes ses forces pour rendre ses deux enfants heureux.

Deuxièmement, elle pensait à son frère. Son frère avait qui elle avait tout partagé dans son enfance. Et celui qui était censé la soutenir mais qui est parti.

Et troisièmement, elle pensait à … Hizumi. Le contrôleur de l'eau. C'est lui qui, sans s'en rendre compte, l'avait changé. Il avait été son soutient. Il n'avait surement pas tellement conscience de ça. Mais à cause de tout ça, elle est tombée amoureuse de lui et pour lui, elle a changé. Petit à petit, elle redevenait la fille qu'elle n'avait plus été en perdant son frère et son père. Mais elle savait que de toute manière, ce ne serait jamais réciproque. Hizumi aime les femmes, les vraies. Et Megumi ne sera jamais une vraie femme. C'est trop de travaille et elle a la flemme. Oui, Megumi peut changer, mais faut pas exagéré.

Enfin tout ça pour dire que Megumi pensait trop et que maintenant, elle avait envie de pleurer. Et ça, c'était pas bon. Il était tôt dans la matinée, la rosée était passée et Megumi était mouillée à cause de ça. Recouverte d'eau. Quelle ironie.

Heather avait peur. Pourtant ce n’était pas faute d’être confronté au risque. Souvent, elle avait à faire à des tueurs, des violeurs, des cannibales même des fois. Et elle n’avait pas peur, du moins pas comme ça. La peur qu’elle ressentait d’habitude était une peur altruiste. La peur de ne pas pouvoir réussir à sauver des gens, la peur qu’ils meurent. Maintenant, elle avait peur pour elle-même. Depuis toute petite, c’est quelque chose qui lui faisait peur : le vide. Et voilà qu’elle tombait en chute libre. Des centaines de mètres plus bas, il y avait le sol. L’atterrissage serait brutal, pour ne pas dire fatal. Il fallait qu’elle fasse vite si elle ne voulait pas mourir. Son cerveau carburait à cent à l’heure mais elle ne trouvait pas de solution. La seule chose qu’elle pouvait faire c’était essayé de ralentir la chute, tombé moins vite. Pour ça, elle n’avait pas beaucoup de matériel : ses vêtements, son arme & son portable. La demoiselle fit rapidement le compte : si elle prenait son gilet, alors elle pourrait peut-être ralentir, l’air s’engouffrerait à l’intérieur et elle tomberait moins vite, peut-être même qu’elle pourrait atterrir les pieds au sol sans se faire mal, comme avec un parachute. Alors, avec sa toile de fortune, Heather se noua les manches de son gilet autour des poignets et agrippa de toutes ses forces les manches, comme on s’y agrippe quand on risque de mourir, et que d’une certaine façon, ce gilet et la seule prise qu’elle a sur la vie.
L’effet se fit immédiatement sentir. La demoiselle devait s’accrocher davantage puisque la force de l’air manquait à chaque instant de faire s’envoler le gilet, mais elle tenait bon. Petit à petit, sans s’en rendre compte, elle ralentissait. Doucement mais sûrement. De tout le temps qu’elle sentait encore le vent siffler bien trop fort selon elle dans ses oreilles, il n’était pas question de rouvrir les yeux. Et depuis combien de temps est-ce qu’elle tombait ? C’était un truc de dingue ! Et pourquoi elle ne perdait pas connaissance ? Ca lui éviterait cet état de peur, de terreur, d’appréhension. Le choc serait indolore… Mais comme toujours, il fallait que ce genre de situation désastreuse arrive à Heather ! Elle préférerait encore avoir à annoncer à une mère qu’elle n’a pas réussi à sauver son enfant à temps, et c’est pour dire parce que c’est ce qu’elle détestait le plus au monde. Hormis cette situation.
Elle n’était plus qu’à quelque mètre du sol maintenant et elle avançait assez doucement. La descente était même assez douce, presque agréable. Alors Heather se décida à ouvrir les yeux, et elle trouva le champ de vision vraiment beau. C’était une île, et il y avait une forêt dessus, une ville, ou plutôt un village, un peu plus loin. L’endroit était vraiment verdoyant, ensoleillé. Il faisait penser à une carte postale avec son sable fin et la mer bleue azur. Puis la demoiselle se décida à regarder en dessous d’elle. D’après ses estimations, elle devrait tomber un peu en dessous d’elle, à à peine quelques mètres sur la plage. Petit à petit, elle perdit cet état de stress, contente d’elle-même d’avoir pu gérer la situation. Mais malgré elle, elle desserra son étreinte sur son gilet et son parachute de fortune s’envola dans un coup de vent. Maintenant, elle plongeait en piqué vers le sol, et il semblait qu’il y avait quelqu’un juste en dessous d’elle…

Il faut arrêter de penser, il faut arrêter de penser, il faut arrêter de penser. Megumi inspira profondément. Puis elle expira lentement. Le tout en gardant les yeux fermés. A cause du stresse occasionné à penser trop, elle avait déclenché une bise assez forte sur la plage. C'était pas ce qu'il y avait de mieux, je le conçois. C'est la seule chose qui la convint qu'il fallait se calmer. Sinon, Megumi aurait continué volontiers sa séance de masochisme quotidienne. Mais mettre la vie des autres en danger ou bien importuner leur quiétude ne faisaient pas parti des passe-temps de la blondinette. Enfin, cette règle ne marche que pour les inconnus. Embêter les gens qu'elle aime était quelque chose de courant chez elle. Enfin bref.

Après avoir enfin calmer le vent autour d'elle, Megumi ré-ouvrit les yeux et … se mit à hurler tout ce qu'elle avait avant de faire un bond pour se relever et reculer de trois ou quatre mètres pour retomber par terre, totalement terrorisée. Dans cette crise de panique, le vent se leva aussi. Et commença à souffler très fort. Megumi était livide. Il y avait un truc qui était entrain de se faire bercer dans le vide par le vent. Après avoir calmé les battements de son corps, Megumi remarqua que la chose qui se balançait dans le vide était visiblement vivant et … HUMAIN ?! La contrôleuse lâcha un second cri et redevint totalement livide. Le vent lâcha l'humain par terre avec légèrement de violence.

Prudente, Megumi s'approcha (accroupie) du corps inerte qui se trouvait par terre. Ce truc était il mort ou bien vivant ? Méfiante, Megumi posa son doigt sur la peau beige de l'humain. Enfin, de l'humaine. Ça ressemblait à un spécimen de sexe féminin. Mais on ne pouvait être sur de rien avec les humains. Puis, le regard marron de ma créature se posa sur Megumi qui flippa de nouveau et se retrouva, toute seule comme une grande, à un mètre cinquante du sol (toujours accroupie).

_ T … Tu … Tu es quoi toi ?!

Megumi avait réussit à articuler, à se calmer et à calmer son pouvoir trop imprévisible. Tout ça était un exploit en soi. Le contrôleuse l'air était calmée, mais peut être pas pour longtemps …

Le choc avait été brutal. D’un coup, Heather avait ressenti une vive douleur dans tout son dos et qui s’était doucement dirigé ailleurs, dans tout son corps. Sur le coup, elle n’aurait pas cru qu’elle pourrait bouger de nouveau de sa vie. Mais c’est exactement ce qui lui a fait prendre conscience qu’elle était encore en vie ! Elle réalisa qu’elle venait de faire une chute immense, qu’elle avait vu sa vie défiler devant ses yeux… Et qu’elle était toujours en vie ! Ca tenait du miracle ! Enfin, la notion de miracle qui avait rendu Heather extatique un court instant s’en alla aussi vite qu’elle était arrivée : être en vie, c’était bien joli, mais bon, il reste d’autres points sans réponses. Déjà, où était-elle ? C’était un bon début il semblait. Ensuite, pourquoi cet avion de malheur c’était crashé ici ?! Oui, une bonne suite. Et surtout, où était les autres passagers de cet avion ? Parce que ça peut paraître idiot, mais même si ce n’était pas le but d’Heather, elle s’était engagée à veiller sur ces gosses. Et ça peut paraitre idiot, mais les laisser dans cette île comme ça, elle ne pouvait pas. Le problème, c’est que maintenant, il faudrait les retrouver. Et ça, ça l’enchantait pas du tout. Parce qu’elle ne connaissait pas ces gamins dans leur totalité, mais le peu d’entre eux qu’elle avait vu ne lui plaisait pas particulièrement. Par exemple, prenez cette gosse qui était à côté d’elle dans l’avion… Une véritable plaie ! Alors qu’Heather faisait son possible pour dormir et passer le temps au plus vite, elle arrêtait pas de lui demander où on était ! En plus, elle parlait toute seule, elle devait même pas s’en rendre compte ! Vraiment, ça donnait pas envie de rester en vie là…
Mais la raison a fini par prendre le dessus et au bout de quelques secondes qui lui ont paru bien plus longue que des secondes, elle a ouvert les yeux. La première chose qu’elle vit, c’était le ciel. Bleu, sans nuage, mais à un endroit, il y avait une grosse masse informe blanche. Ca se déplaçait tellement vite qu’il ne faisait pas de doute qu’il s’agissait d’oiseau qui se déplaçait en masse. C’est le cas souvent chez les pélicans. Et là, elle fit le rapprochement : c’est à cause des ces oiseaux tout droit sortis des Enfers que l’avion s’est crashé. Si elle en trouvait la force, Heather lâcherait un juron, sauf qu’elle préférait garder son énergie pour plus tard. Alors, comme pour rattraper le coup, elle pesta intérieurement, affublant les oiseaux en questions de divers noms d’oiseaux. Et c’est là qu’elle a entendu d’une voix assez déboussolée, un “ T … Tu … Tu es quoi toi ?! ” même pas “qui ?” mais “quoi ?”. Heather avait vraiment envie de répondre “Ca se voit pas ? J’suis un cheval !” Mais pas simple précaution, elle préférait regarder autour d’elle qui avait bien pu dire ça… La seule personne qui était susceptible d’avoir parlé était une adolescente blonde. Elle paraissait normale à première vue, sauf qu’elle flottait à quelques centimètres du sol… Hum… Heather avait du prendre un sacré gros coup sur la tête… Sur le moment, elle aurait bien pensé à se frapper la tête par terre pour s’assommer, mais manque de chance, elle était sur du sable. Alors de désespoir, elle pu juste lâcher un « Aïeee… »

Megumi regarda avec attention le spécimen qui se trouvait devant – elle. Les cheveux bruns, plutôt long, totalement décoiffés. Ils avaient du être attaché à un moment, mais maintenant, ils l'étaient qu'à moitié. Une frange agrémentait la blancheur de son front, et cette même blancheur faisait ressortir des yeux marrons … Quoiqu'on aurait dit qu'il y avait une légère lueur rosée au fond. Megumi ne savait pas très bien. Donc, elle ne s'attarda pas tellement sur ça. Elle descendit pour continuer son analyse. L'humaine était écorchée de partout, elle avait quelques hématomes un peu partout. Tombé du ciel laissait si peu de marque ? … Un jour, elle était tombée du toit de sa maison et elle s'était cassée la jambe. Comment cette créature avait elle fait pour avoir si peu de marques après avoir fait une chute aussi phénoménale ? … Megumi l'ignorait. L'être humain devait être tellement passionnant à examiné. Rien qu'à cette idée, la contrôleuse pensa à Hizumi. N'est ce pas lui qui adore examiné tout et n'importe quoi ? Ou bien, elle confondait ? Aucune idée. Megumi n'arrivait pas spécialement à réfléchir là tout de suite. Ses sentiments étaient mélangés entre l'appréhension, la peur et l'excitation. Comment réfléchir comme il faut dans ce genre de condition ? On ne peut tout simplement pas.

Le spécimen humain marmonna un « Aiieee » … Était-ce un vocabulaire spécifiquement humain ? Ça voulait dire quoi ? Peut être était-ce sa façon de dire « Bonjour » ? Megumi ne savait pas très bien. Elle ne savait pas trop comment prendre ce « Aiieee »... Peut être était-ce tout simplement l'onomatopée signifiant la douleur. … Megumi se trouvait bête, pour être polie, là tout de suite. Pourquoi n'avait – elle pas pensé tout de suite que 'Aiee' pouvait être « Aie » ? Décidément, elle ne pouvait même plus réfléchir comme il faut ou bien ? D'ailleurs, faudrait peut être qu'elle retourne sur le sable. C'est pas en restant sur le sable qu'elle allait faire parler l'humaine. Surtout que cette dernière ne semblait pas trop convaincue du fait qu'une personne puisse flotter dans les airs. A moins que ce soit quelque chose de courant chez eux et que l'humaine trouvait ça tout à fait normal. Megumi n'en savait rien non plus. Elle ne préférait pas trop se poser de questions pour l'instant. Alors, elle se 'posa' par terre de façon à avoir l'air plus « normale ». Puis, elle s'accroupit et regarda le spécimen humain dans les yeux.

« Tu as mal quelque part ? »

Demanda la contrôleuse, en parlant plutôt doucement, au cas où l'humaine serait trop sonnée pour comprendre des paroles dites au débit normal de la blondinette : C'est à dire, super vite. Megumi parle super vite de nature. Surtout quand une certaine dose de sentiment ou de sensation prend le dessus sur elle. Enfin passons sur ce détail, le débit de parole de Megumi n'est pas le sujet de cette conversation.

Heather était toujours étendue sur le sable. Et elle n’aimait pas ça. Franchement, c’est quoi cette poisse qu’elle avait ? Déjà qu’elle était forcée de prendre l’avion pendant de très longues heures, ce qu’elle détestait par-dessus tout. En plus de ça à côté d’une petite rouquine bien particulière, et pas dans le bon sens du terme, mais en plus l’avion se crashait ET elle tombait sur le sable. Non, mais là c’était vraiment pas du jeu quoi ! Quoique, à choisir entre souffrir le martyre sur la plage ou rester dans l’avion… C’était à voir. Passons. Heather jeta un rapide coup d’œil à l’adolescente à côté d’elle. Elle avait arrêté de flotter dans les airs à première vue. Certainement une hallucination de la part de l’adulte. Soit elle avait eu un court instant un arrêt d’oxygène pour son cerveau, ce qui expliquerait qu’elle voyait des choses pas réelles, ce qui n’était pas forcément une bonne chose puisque ça voulait dire qu’elle s’était rapproché de la mort. Soit elle s’était vraiment cognée fort et elle avait la vue et sa capacité mentale troublée. Mouais, c’était pas forcément mieux non plus. Donc Heather décida de faire comme si elle n’avait pas vue celle d’à côté flotter dans les airs, ça lui évitera au moins pendant un moment de se croire folle. Ce qui n’était pas plus mal.
Puis la blondinette prononça quelques mots après s’être assise à côté de la femme. Elle lui demandait si elle avait mal quelque part. Mais d’où elle sortait celle-ci ? Franchement, Heather venait de tomber de haut, elle avait des hallucinations, alors oui, comme n’importe quel humain normal, elle avait mal. Décidément, c’était le Destin qui s’acharnait. Après l’aventure –peu sympathique- du crash, elle devait en plus tomber sur une attardée mentale. Bon, au moins ce n’était pas une tueuse ni rien. Enfin, pas à première vue. Après, je peux vous dire que l’agent en a vu des vertes & des pas mûres : cette fille pourrait bien être un peu attardée mais avoir une seconde personnalité de schizophrène tueuse. Imaginez qu’elle soit en plus une sadique ! Hum… Non Heather, arrête de voir le pire des scénarios, cette fille n’est probablement qu’une adolescente normale, pas très fute-fute, un peu comme la plupart des adolescentes des Etats-Unis. Enfin, je crois…
D’ailleurs, c’était une bonne question ça, où était-elle ? Le crash l’avait fait atterrir où ? Déjà, elle n’était pas dans les Etats-Unis, enfin pas sur le gros des States. Peut-être sur une île, après tout, il y avait plein de petites îles à côté dans le Pacifique. Enfin, pas tant que ça, mais il s’agissait probablement de l’une d’entre elle. En espérant qu’il ne s’agisse pas d’une île perdue, pas civilisée et dont les habitants soient des cannibales. Oui, ce serait un tout petit peu embêtant. Enfin, cette fille n’avait pas l’air anthropophage à première vue, alors Heather pouvait toujours lui demander. Au pire elle mourrait dans l’instant. Enfin, pas très réjouissant non plus comme perspective…

« Ouais… Mais dis moi, je suis où là ? »

L’adulte fit un effort qu’elle qualifiait de surhumain pour se redresser. Assise dans le sable, son dos lui faisait vraiment mal. La douleur était sourde et se propageait dans chaque membre de son corps. Ce qui n’était pas une bonne chose non plus. Décidément, c’est réjouissant tout ça… Passons. Heather tâta rapidement ses poches de jean. Il ne lui restait pas grand-chose de tout ce qu’elle avait pris en partant, à savoir toute sa valise et les vêtements qu’elle portait actuellement. Il lui restait toujours son portefeuille, ce qui n’était pas si mal. La femme l’ouvrit rapidement : il lui restait toujours sa plaque et ses photos. C’était déjà ça. Les billets par contre s’étaient dangereusement rapprochés du bord, d’ailleurs, elle avait l’impression qu’il en manquait. Super ! Bon, suite de l’inventaire maintenant. Elle avait toujours un tampon dans sa poche en cas d’urgence, en espérant qu’elle n’en aurait pas besoin. Elle avait aussi son portable. La batterie était à moitié chargée seulement, mais ce n’était pas le pire. Heather n’avait pas de réseau, donc pas de moyens de communiquer, en espérant qu’il y en aurait plus loin dans l’île. Et pour finir, il lui restait son arme. Elle avait eu de la chance qu’elle ne se soit pas envolée. Enfin, de la chance ? Est-ce que c’était vraiment le mot en sachant que son arme était bien visible ? Ce n’était pas forcément ce qui mettait en confiance…

La créature femelle qu'était l'humaine semblait totalement dans les vapes. Elle était à l'Ouest, sur la Lune, enfin ce que vous voulez. Enfin, du point de vue de la blondinette qu'était Megumi. Peut être que ce point de vue était le bon après tout. La jeune adulte (ou vieille, qui sait ?) semblait être complètement perdue. La chute l'avait surement sonnée bien comme il faut. Enfin, c'était toujours le point de vue de Megumi. D'un geste de désinvolte totale, cette dernière décida de se recoiffer. Oui, c'était vraiment le moment. Mais faut comprendre qu'après la peur bleue qu'elle avait eu et la bourrasque de vent qu'elle avait produit, suite à cette peur, l'avait toute décoiffée. Et puis, l'humaine n'était plus aussi intéressante qu'elle en avait l'air. Elle ressemblait à un vampire. Grande, pâle, brune. C'était banale et même pas drôle. Megumi était vraiment déçue. C'est pour ça que son intention se reporta sur ses cheveux.

« Mais dis moi, je suis où là ? » demanda la brunette. Megumi baissa de nouveau les yeux et s'intéressa une seconde fois à la créature qui venait de se redresser. Elle devait pas être tellement cassée pour se relever avec tant de facilité. Elle perdit encore plus d'estime pour la contrôleuse. Décidément, les humains n'étaient pas si intéressants que ça. A moins que ce soit juste elle qui était totalement inintéressante. Megumi savait pas trop et s'en foutait pas mal sur le coup. Sa frange voulait pas se mettre comme il faut ! En plus, elle avait un énorme nœud dans sa tignasse blonde. Décidément, le sort s'acharne carrément sur elle aujourd'hui.

Megumi était tellement absorbée par son « recoiffage » qu'elle n'avait pas vu la créature sans magie qui se vidait les poches. De toute façon, il n'y avait rien d'intéressant à regarder. Des papiers inutiles, de multiples couleurs. Blancs, avec des dessins, verts avec des chiffres ET des dessins. Super ! Megumi savait faire ça aussi. Et puis une espèce d'objet très laid qui semblait être plutôt dur. A moins que ce soit une brosse, ça n'importe pas du tout la contrôleuse de l'air qui venait de s'assoir en tailleur par terre. Pendant qu'elle essayait de défaire son nœud tout en ne PAS hurlant, elle repensa à la question de l'humaine.


« Ben sur Kysuma... Quoique ça doit pas te parler, on existe pas dans votre petit monde où tout le monde il est bien, tout le monde il est gentil. Vous, vous appelez ça … Euh … vous lui donnez pas de nom je crois. Enfin on s'en fou de comment vous l'appelez, ici c'est Kysuma & basta. »


Megumi faisait un effort presque surhumain pour ne pas s'arracher les cheveux et hurler sur l'humaine. Car faire deux choses en même temps, correctement parlant, était quelque chose qui demandait une certaine réflexion, une certaine lenteur des choses. Hors, la patience et Megumi, ça fait deux. Voir quatre. Enfin passons. Pour ne pas en rajouter une couche, de nouveau le vent commença à souffler plutôt fort. Un coup fort, coup doux, mais Megumi s'en foutait pas mal. Elle voulait que CE nœud IMMONDE s'enlève tout de suite de sa chevelure blonde.

Heather reprenait doucement ses esprits. Déjà, le fait qu’elle soit sur une île, c’était bon. Qu’elle ne puisse pas communiqué, juste se défendre, c’était fait. Maintenant, il restait un point de où se trouvait cette île. Ôtait-ce une petite île de l’archipel d’Hawaï ? Elle avait entendu dire que certaines n’étaient pas connues, du moins pas beaucoup, pas répertorié sur les cartes et que les habitants étaient assez reculés par rapport au reste, mais jusque là, elle avait toujours pensé à une île pleine de sorcier vaudou où quelque chose du genre. Très entre nous, ça aurait été plutôt rassurant de ne pas avoir quitté le territoire des États-Unis pour Heather, déjà parce qu’elle n’était pas loin de la civilisation, mais aussi parce qu’elle aurait eu du pouvoir. Sa plaque, son arme, c’est bien joli, mais d’aucune utilité en dehors de son pays. Du moins, c’était le cas de la plaque. L’arme, elle saurait toujours en faire quelque chose. Cependant, il paraissait peu probable qu’elle n’ait pas déjà quitté l’Amérique. L’avion était parti de New-York, et ce depuis plus d’une heure. New-York se trouvant sur la côté Atlantique, à vol d’avion, il suffisait de moins d’une demi-heure pour quitter le territoire. Autrement dit, Heather se trouvait dans un endroit qu’elle ne connaissait pas ET en dehors de son pays chéri.
Sur le moment, elle aurait bien cassé quelque chose tellement la situation était embêtante. Sauf que son dos n’était pas tout de suite remis et elle aurait du mal à se lever. Puis il ne servait à rien de briser quelque chose, hormis peut-être faire peur à la jeune fille. Tien, elle était toujours là elle. L’adulte l’avait presque oubliée… Il faut dire qu’elle n’était pas vraiment intéressante, ni au point de vu secours, ni au point de vu humain. La seule chose qui l’intéressait à première vue, c’était ses cheveux. Sa mèche nouée exactement. Décidément, Heather avait de la chance d’être tombé sur elle. La blondinette sembla quand même se souvenir de la présence de la brunette & répondit quelque chose d’assez… Spécial. J’entends :


Heather se demandait ce qui se passait. Cette fille parlait comme si elle ne venait pas du même monde qu’elle ! Certes, elle était spéciale, et loin d’être saine au premier abord, mais elle n’avait pas l’air bonne à interner non plus. Kysuma, la brunette n’en avait jamais entendu parler comme le disait la fillette, mais de là à parler d’un autre monde…


Très entre nous, elle n’avait rien trouvé de plus approprié. Même si cette fille tenait un discours incohérent, aucun signe ne venait démontrer qu’elle mentait, et c’était bien le plus effrayant. Elle arrivait à rester concentrée sur ses cheveux en parlant, et un menteur n’aurait pas pu, à moins d’être vraiment expérimenté. Et encore, il y aurait eu un tic, quelque chose. Là, rien. En conclusion, soit cette fille était complètement cintrée & le mensonge n’était pas une notion qu’elle avait acquise, soit elle disait la vérité. Génial, c’est exactement le genre de choses dont elle avait besoin en ce moment miss Greenaway. Elle prononça quelques mots qui lui parurent indispensables après un petit blanc dans la conversation –qui je vous l’accorde, ne n’en est pas vraiment une- :


Bien évidement, Heather sous entendais qu’elle avait besoin d’aide. Attention, je dis bien sous entendre. Jamais elle n’avouera qu’elle en a besoin, où alors, ce serait vraiment en cas de grand besoin. De très grand besoin même. Et encore. Le fait de raconter sa situation lui permettait de s’en rendre compte elle-même. Ce voyage était une catastrophe. Pourquoi avait-elle embarqué à bord de ce maudit avion ? Une chose est certaine, si elle pouvait rentrer, alors elle se ferait entendre. Par qui ? Peu importe, un passant ferait aussi bien l’affaire qu’un directeur de la compagnie aérienne ou que son supérieur…